En comparaison avec l’Europe continentale, les Iles britanniques possèdent une orthoptérofaune pauvre, comprenant 29 espèces indigènes de tetrigidés, sauterelles, grillons, et criquets (Marshall & Haes, 1988). A peu près la moitié de ces espèces sont limitées au sud d’une ligne reliant le Bristol Channel a la Wash (voir Fig 1). Cette répartition reflète la dépendance de beaucoup d’espèces par rapport à un climat chaud, et la recolonisation historique de la Grande-Bretagne à partir de refuges méridionaux après la dernière glaciation. Parmi les espèces qui ont colonisé nos côtes avec succès avant la formation de la Manche, trois sont considérées comme suffisamment menacées d’extinction pour être protégées par le ”Wildlife and Countryside Act” (1981) (Shirt, 1987). Depuis 1987, le curieusement nommé Dectique verrucivore, Decticus verrucivorus, a fait l’objet d’un programme de recherche initié par le Nature Conservancy Council (NCC), et poursuivi par English Nature dans le cadre de son ”Species Recovery Programme” (programme de sauvetage d’espèces). L'objectif de ce dernier projet est de sauvegarder les populations existantes, mais aussi de (ré)implanter l’espèce dans un certain nombre de sites du sud de l’Angleterre. Le présent article est centré sur l’étude initiale financée par le NCC, sur le statut actuel de l’espèce en Grande-Bretagne et sur les conditions requises pour sa conservation.