Le tribulum, traîneau de bois à dépiquer les céréales, large d'environ 0 m 80, long de 1 m 50 à 2 m, est équipé, à sa partie inférieure de rangées d'éclats de silex, voire de courtes lames, dont le nombre peut atteindre plusieurs centaines. Ces éclats sont insérés à force dans les rainures du bois de telle sorte que le talon, généralement très épais par rapport à la longueur de l'éclat, pénètre le bois et y soit bien coincé afin qu'il ne se déloge pas durantle déplacement du tribulum (Fig. 1, exemple rare où un silex est représenté dans sa position réelle de travail). Il arrive qu'en raison de sa morphologie, un éclat présente une épaisseur maximale en dehors de la zone talon-bulbe, en ce cas c'est la partie la plus épaisse qui est insérée dans le bois et le bulbe situé dans la zone active de l'éclat. Tiré par un cheval, un mulet ou un âne, le tribulum se déplace sur une aire constituée d'une surface rocheuse naturelle dans le meilleur des cas, sinon pavée ou dallée, en tous cas le plus dur possible. Les gerbes sont éparpillées et les arêtes des éclats disposés en ligne sous le tribulum font sortir les graines des épis. Le conducteur dirige l'attelage soit debout soit assis sur le traîneau, ou encore en courant à côté, en ce cas des pierres lestent le traîneau. L'usage du tribulum répandu depuis la plus haute antiquité dans les régions circumméditérannéennes, l'Asie Mineure et au delà, n'a cessé dans certaines de ces contrées que depuis une decennie ou deux, encore qu'on le voit en activité ça et là. Quelques lames de fer peuvent remplacer le silex en tête des lignes d'éclats, lesquels peuvent être tout aussi bien en chaille, en quartzite, en quartz, etc. Les éclats étudiés ici proviennent d'un tribulum de Mata de Ledesma près de Salamanca, province de Léon, Espagne*, ils sont génfalement en chaille. Ils ont servi principalement au dépiquage du blé et de l'avoine entre les années 60 et 70. Ce tribulum effectuait un mouvement circulaire, à l'inverse des aiguilles d'une montre, sur une aire caillouteuse.