Une autre interprétation de la coupe du Sifferdok à Gand. L’article de R. Dauwe (1967, p. 57) concernant le site géologique temporaire du Sifferdok à Gand m’a poussé à revoir son interprétation. En effet, l’auteur de cet article décrit la coupe du Sifferdok comme suit: sur un substrat Tertiaire reposent 5 m de Flandrien marin et 15 m de Flandrien continental, en total 20 m de couches Holocènes sablonneuses. J’étais tellement surpris de cette trouvaille de terrains Flandriens au Sud de la ”Vallée Flamande” que j’ai repris à mon tour l’étude du Sifferdok, me basant en partie sur les observations de R. Dauwe, en partie sur mes propres observations supplémentaires. Je suppose que l’auteur ait été dérouté par l’ancienne carte géologique de la Belgique, dressée par A. Rutot et qui montre effectivement le Flandrien aux environs de Gand. Plus tard on a constaté que le Flandrien proprement-dit, faisant partie de l’Holocène, se rencontrait uniquement dans les Polders et que tout autre soi-disant Flandrien à l’intérieur de pays devait être reporté au Pleistocène. Pour cette raison j’ai cherché mon argumentation dans la direction du Pleistocène La coupe du tunnel de Zelzate nous à donné un aperçu global typique des terrains Pleistocènes de la Vallée Flamande: un substrat Tertiaire, 5 m d’Eemien et 15 m de Weichselien (Würm), soit en total 20 m de Pleistocène sablonneux. Le Sifferdok se trouvant une bonne dizaine de km plus sud dans cette même Vallée Flamande, ne serait-ce pas illogique de considérer ces couches comme appartenant au Flandrien, tandis que toute la vallé est comblée de sédiments Pleistocènes (Eemien et Weichselien). Des photos du Sifferdok montrent des phénomènes de cryoturbation, de solifluxion et des fentes de gel, donc des phénomènes typiquement glaciaires qui situent la coupe au Pleistocène. En plus, la faune malacologique (contenant des espèces comme Cardium edule. Corbicula fluminalis, Venerupis senescens, Littorina littorea etc.) est Eemienne, ce qui est encore confirmé par la quantité des débris végétaux. Pour conclure, nous pouvons considérer la coupe du Sifferdok comme étant d’âge Pleistocène avec la base 5 m d’Eemien, recouverts de 15 m de Weichselien, le tout reposant sur un substrat Tertiaire.