1895
Over de middelen tot verspreiding van Calystegia (Convolvulus L.) Sepium R. Br.
Publication
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Nederlandsch kruidkundig archief. Serie 2 , Volume 6 - Issue 1 p. 444- 487
La disposition intérieure des fleurs du Liseron des haies est telle qu’il faut les considérer sous tous les rapports comme des fleurs à insectes; plusieurs particularités dans la structure de ces fleurs indiquent qu’elles sont adoptées à la visite des insectes. Aussi le nombre des insectes qui fréquentent cette plante est-il relativement considérable; cela résulte de la liste donnée pag. 455. Bien que ce soient surtout les bourdons par qui s’effectue la pollination de la même fleur ou des fleurs de la même plante, ils ne fécondent pourtant pas l’ovaire. J’ai en effet acquis la certitude que C. s e p i u m est une plante exclusivement xénogame, et les insectes précédemment nommés ne sont pas en état de transférer le pollen d’une plante sur les fleurs d’une autre. Il faut attribuer cette circonstance à ce que le liseron, qui d’ailleurs n’est point une plante rare, ne se rencontre guère en grand nombre dans un même endroit limité ; et lors même qu’il en est ainsi par exception l’origine de tous les individus remonte à une même plante mère. Il en résulte que dans tous les cas où l’on rencontre à des distances relativement considérables des individus qui n’ont pas d’origine commune, les grains de pollen ont dû être transportés sur de grandes étendues, ce qui ne saurait être fait que par des insectes à vol rapide, capables de se porter en peu de temps d’une plante à une autre. Tels sont les S p h i n g e s; aussi D e 1 p i n o et d’autres regardent ils Sphinx Convolvuli comme le véritable fécondateur de C. s e p i u m ; K i r c h n e r n’hésite même pas à prétendre que la distribution du liseron des haies dépend de la présence de cet insecte. Ce Sphinx n’est pas plus commun en Angleterre que chez nous et il est assez rare dans plusieurs parties de l’Allemagne. La plante dont nous parlons ne pourra ainsi être pollinée et fécondée qu’à de longs intervalles, par conséquent on ne trouve que rarement chez nous des germes bien développés de C. s e p i u m, et il * en est de même en Angleterre, suivant les observations de Henslow et en Allemagne selon celles d’I r m i s c h. Il semble en effet que le liseron des haies est adopté à un degré assez élevé à la visite de ces S p h i n g e s, du moins la forme de la corolle, la situation des nectaires, sa xénogamie, les heures auxquelles s’ouvrent les fleurs, toutes ces particularités indiquent que des insectes nocturnes sont les auteurs de la pollination. Tandis que les autres espèces de cette famille, celles même du genre intimement apparenté, des Convoi- v u 1 u s ont pour la plupart des fleurs diurnes, notre plante est évidemment incliné à devenir une plante nocturne. Ce passage toutefois est loin d’être accompli: l’époque de la fleuraison n’est pas la même pour tontes les fleurs, mais semble dépendre plus ou moins des conditions atmosphériques. D’ailleurs Sph. Gonvolvuli ne se fait voir qu’à une certaine époque de la nuit et pendant quelques mois de l’année seulement, de sorte que souvent la fécondation ne peut avoir lien à cause de l’absence de cet insecte. En outre ce C o nvolvulus compte un ennemi acharné dans le perce-oreille ordinaire qui attaque pendant la nuit toutes les fleurs et ronge de préférence les étamines et les pistils; de sorte que, au cas même que pollination eût eu lieu, la fécondation ne pourrait se produire. Pour les raisons que nous venons d’indiquer, la germinaison est excessivement rare chez cette plante et elle s’éteindrait si sa conservation n’était assurée d’une autre façon. Elle y pourvoit par la production de deux sortes de tiges : en dehors de l’espèce ordinaire elle donne naissance à des tiges qui ne se guindent ni ne se tordent, qui forment habituellement les rameaux inférieurs, mais qui peuvent aussi naître dans une partie plus élevée de la plante, pour croître alors directement vers le sol et se répandre sur celui-ci à la façon de sarments ; elles peuvent alors atteindre une longueur extraordinaire. Ça et là elles prennent racine et enfoncent leurs sommets dans le sol où elles produisent une renflure en forme de tubercule qui peut passer l’hiver. Les tiges non-volubiles se distinguent des tiges ordinaires par la plus grande longueur des entrenoeuds (comp. la table p. 482 à la table p. 481) par les feuilles plus rudimentaires et parce qu’elles n’engendrent presque jamais des fleurs dans les aisselles des feuilles, mais toujours des axes latéraux de la même nature, ce qui fait que ces tiges nonvolubiles peuvent occuper avec leurs axes latéraux une trèsgrande étendue et qu’elles contribuent puissamment à la conservation et à la distribution de cette espèce, par leur aptitude à la production de nouvelles plantes en des endroits différents. Il est vrai que la littérature contient déjà quelques remarques isolées concernant ce phénomène ; mais il me semble pourtant que ni Gervais ni Thilo Irmisch n’ont bien envisagé l’exacte signification des deux espèces de tiges et que probablement ils n’ont jamais eu l’idée que la formation de sarments, décrite avec une si grande exactitude par Irmiscb, est une faculté qui n’appartient qu’aux tiges non-volubiles, et qui fait complètement défaut chez les tiges ordinaires. Je ne trouve qu’un seul exemple d’une difiérenciation analogue de tiges, chez Combretum, d’après Darwin, mais le phénomène se présente ici d’une façon absolument opposée au cas de C. sepinm.
| Additional Metadata | |
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| Nederlandsch kruidkundig archief. Serie 2 | |
| CC BY 3.0 NL ("Naamsvermelding") | |
| Organisation | Koninklijke Nederlandse Botanische Vereniging |
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L. Vuyck. (1895). Over de middelen tot verspreiding van Calystegia (Convolvulus L.) Sepium R. Br. Nederlandsch kruidkundig archief. Serie 2, 6(1), 444–487. |
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