Ayant trouvé dans un champ parmi une grande quantité de plantes de Polygon um nodosum à fleurs roses quelques unes dont les fleurs étaient d’un vert pur, l’auteur avait semé les graines de celles-ci. Quoique la plupart des plantes qui s’en développaient eussent des fleurs vertes il y en eut aussi plusieurs aux fleurs roses. Ce dichroisme peut être observé aussi dans quelques autres espèces et fut constaté par l’auteur dans les P. nodosum P. Persicaria et P. Hydropiper. On pourrait y ajouter encore le P. mite an cas qu’on ne serait pas de l’opinion de l’auteur, qui suppose que celui-ci n’est qu’une variété du P. Hydropiper. Ayant remarqué ensuite que les deux formes des espèces citées se trouvent mélangées à chaque localité où il y a un grand nombre d’individus, il croit qu’il faut conclure de cette observation que le dichroisme dans ces espèces n’est pas un caractère de variété mais un phénomène normal de la même nature que la diœcie et la heterostylie. L’observation du dichroisme dans le genre Polygonum a été faite déjà par d’autres botanistes comme on peut voir dans les descriptions de plusieurs espèces dans les ouvrages de Hooker, Asa Gray, Grenier et Godron etc. Pourtant on n’y a pas fait attention et l’on cherche en vain des renseignements détaillés là-dessus. Jusqu’ici on ne peut donner une explication du fait en question, mais le grand nombre de cas de gynodiœcie constatés dans le dernier temps fait supposer que peut-être ces plantes à fleurs vertes sont des individus femelles tandis que celles aux fleurs roses seraient des individus hermaphrodites. Un tel cas de gynodiœcie a été trouvé par exemple dans l’échantillon de l’Epilobium angustifolium découvert par les membres de la société à leur herborisation dans les environs d’Apeldoorn. En finissant l’auteur prie les membres de l’informer s’ils ont observé peut-être que le dichroisme est accompagné de gynodiœcie. Il lui semble possible qu’une réponse affirmative ou négative de la question résultera d’un examen attentif des anthères et du pollen des fleurs vertes. Quand pourtant ceux-ci se montrent normals il faudra résoudre le problème par l’expériment en empêchant la fécondation croisée par l’exclusion des visites des insectes. La seconde question proposée par M. Beyerinck se rapporte à la dispersion des espèces de Lemna. Il lui semble qu’il y a une relation entre celle-ci et la présence de matière organique dans l’eau. On ne trouve jamais des Lemna en de l’eau pure même pas quand celle-ci est stagnante. Il en conclut la possibilité que les Lemna se nourrissent de matières organiques. Il demande ensuite aux membres présents s’ils connaissent des localités où ces plantes fleurissent, phénomène très rare et qu’il n’a entendu mentionner qu’une seule fois pour le Lemna min or dans les environs d’Amsterdam.