La longue résistance opposée à l’imbibition par les graines de diverses espèces de plantes, malgré le grand nombre de recherches dont elle a déjà été l’objet, spécialement chez les Légumineuses, est loin d’être définitivement expliquée. Il règne encore le plus grand désaccord sur la nature exacte des propriétés, qui rendent la couche externe du tégument séminal de ces plantes si imperméable à l’eau, que l’imbibition, chez toutes les graines d’une même espèce ou une certaine proportion d’entre elles, ne s’opère qu’après des semaines,' des mois, ou même des années de contact avec l’eau ou un sol humide. Le présent travail n’a pour objet, ni la discussion des diverses explications présentées, ni l’exposé de recherches capables de résoudre la question dans toute son étendue. Il traite seulement d’une particularité offerte par certaines espèces de graines, parmi celles qui sont très réfractaires à l’imbibition, particularité consistant en ce que l’imperméabilité du tégument séminal peut être abolie par l’action préalable de certaines substances. Comme en définitive le retard de l’imbibition semble devoir reposer sur la présence, dans les couches externes de la graine, d’une matière imperméable, ou très lentement perméable à l’eau, on comprend qu’on ait maintes fois essayé d’extraire cette matière au moyen d’un dissolvant approprié. L’analogie avec ce qu’on observe chez d’autres organes végétaux faisant songer, entre autres constituants possibles, à des corps de nature graisseuse ou cireuse, les graines réfractaires ont été traitées par l’alcool, l’éther, le chloroforme, et il n’a pas manqué jadis de voix, dans la pratique agricole spécialement, pour affirmer que ce traitement était souvent suivi de succès. ‘)